Artiste américain d’avant-garde, Man Ray, né Emmanuel Radnitsky à Philadelphie aux États-Unis en 1890, décède le 18 novembre 1976 à Paris. Pionnier de la peinture moderne, du cinéma et de la photographie, il est une figure majeure du mouvement dadaïste et surréaliste. Après des études à New York, où il se lie d’amitié avec Marcel Duchamp, il s’installe à Paris, dans le quartier de Montparnasse. C’est là qu’il fait la connaissance de l’une des figures les plus charismatiques de l’entre-deux-guerres, Kiki de Montparnasse, qui devient son amante et son modèle. Principalement connu pour ses photographies en noir et blanc, Man Ray invente la technique de la solarisation avec l’aide de la photographe Lee Miller.
De retour aux États-Unis dans les années 1940, il épouse Juliet Browner, une danseuse et modèle américaine. Après la guerre, il retourne vivre en France jusqu’à sa mort.
Un artiste d’avant-garde
C’est à New York que sa carrière démarre, plus précisément à la Galerie 291 du photographe Alfred Stieglitz. Il travaille également comme graveur et dans la publicité. C’est à cette époque que Man Ray et son ami Marcel Duchamp forment la branche américaine du dadaïsme. Après une exposition Dada qui n’a pas trouvé son public, Man Ray décide de quitter les États-Unis pour Paris, où le mouvement dada culmine grâce à un festival organisé à la salle Gaveau.
Le soir même de son arrivée dans la capitale française, Man Ray rencontre ceux qui deviendront, quelques années plus tard, les artistes phares du surréalisme, notamment André Breton, Paul Éluard, Salvador Dalí, Gala, Louis Aragon, Philippe Soupault, et bien d’autres.
Installé à Montparnasse, Man Ray fait la connaissance de l’icône des Années Folles surnommée Kiki ou Kiki de Montparnasse. Compagne et muse de l’artiste, elle lui inspire ses photos les plus mythiques.
Paris, considérée comme le haut lieu de la mode et de la couture, voit défiler des personnalités telles que le couturier Paul Poiret, parmi d’autres. Man Ray y réalise de nombreuses photographies qui seront publiées dans les plus grands magazines de mode.
En tant que portraitiste, Man Ray photographie ses amis artistes et écrivains, et ses clichés remportent également un vif succès. Grâce au soutien financier de mécènes, il ouvre un studio de photographie et expose en 1925 aux côtés de Pablo Picasso, Jean Arp, Max Ernst, Joan Miró, entre autres.
Artiste polyvalent, il réalise également des courts-métrages et devient même illustrateur pour le recueil de poèmes de Paul Éluard, “Les Mains Libres”.
L’artiste qui révolutionne la photographie
Même si au départ la photographie n’était qu’un simple moyen de subsistance, Man Ray réalise que ce médium lui offre la possibilité d’exprimer ce qu’il ne peut faire en peinture, et vice versa.
En 1929, il entame une collaboration artistique avec Lee Miller qui devient rapidement sa muse et sa compagne. Dans ses photographies, les femmes et les corps féminins sont des sujets qu’il affectionne particulièrement. C’est avec elle, à la suite d’un incident créatif, qu’ils inventent le procédé de solarisation.
Quelques années plus tard, il fait la connaissance de la danseuse et premier modèle de couleur Adrienne Fidelin, alors connue dans le tout Paris sous le nom d’Ady Fidelin, qui devient également sa compagne et sa muse.
La Seconde Guerre mondiale contraint Man Ray, inquiété en raison de ses origines juives, à quitter Paris pour les États-Unis. Il y épouse la mannequin et danseuse d’origine roumaine Juliet Browner. Pendant ces années passées loin de Paris, Man Ray renoue avec la peinture.
Son retour en France en 1951 le ramène à la photographie, qu’il expérimente désormais en couleur.
Man Ray est toujours considéré comme un artiste expérimental ayant grandement contribué à faire avancer la photographie. Ses œuvres demeurent une référence pour des générations de photographes. Son exploration de la sensualité et de l’expression du désir humain marque son travail.
Man Ray et l’art moderne
Il fait partie de ces artistes qui ont laissé une empreinte indélébile dans l’art moderne et contemporain. Sa photographie “Le Violon d’Ingres” s’est vendue aux enchères en 2022 pour la somme de 12,5 millions de dollars, ce qui en fait la plus chère au monde. Cela témoigne de l’engouement aujourd’hui encore pour les œuvres surréalistes.