Hiroshige

La peinture japonaise, un art millénaire

Considéré comme l’un des arts les plus anciens du Japon, la peinture japonaise est une discipline précieuse et profondément mystique dans son interprétation. C’est par la réalisation d’estampes, que la peinture japonaise s’est popularisée au pays du soleil levant et aussi ailleurs dans le monde. Cet art pictural a énormément influencé la peinture occidentale et notamment les impressionnistes français. Durant des siècles, la peinture japonaise a revêtu des influences et des styles différents. Entre la période Kofun sûrement la plus ancienne et aujourd’hui, peinture et calligraphie se sont entremêlées pour donner un art subtil et complexe.

Les origines de la peinture japonaise

L’origine de cet art ancestral possède une provenance très ancienne. Très peu de peintures ont été préservées de cette période si ce n’est de rares peintures retrouvées dans des chambres funéraires durant la période nommée Kofun. Dans ces peintures, ce sont essentiellement des formes géométriques telles que des losanges, des ronds et des triangles qui sont représentées. Durant la période suivante, appelée période Asuka qui s’étend de la préhistoire à environ 710, les figures géométriques continuent d’être très présentes.

Durant les deux périodes suivantes c’est-à-dire la période Nara (710-794) nom de l’ancienne capitale du Japon, l’influence chinoise est encore très visible. C’est un peu une période de transition que ce soit dans la politique ou les arts. La période Heian (794-1185), contrairement à la période précédente, se distingue par un style de peinture plus caractéristique de l’identité japonaise le Yamato-e (peinture à la japonaise). Durant cette ère, les scènes somptueuses sont remplacées par des scènes plus rurales. Se succèdent ensuite l’époque Kamakura (1185-1333) et l’époque Muromachi (1333-1573) puis l’époque Azuchi Momoyama (1573-1603) qui propose une peinture polychrome grandiose où feuilles d’or et d’argent viennent sublimer des fresques où tigres et animaux mythologiques se côtoient.

La prochaine époque est celle qui est la plus fastueuse de toute l’histoire de la peinture japonaise, la période Edo (1603-1868). C’est celle aussi qui est la plus célèbre en occident car c’est elle qui est à l’origine du mouvement pictural l’Ukiyo-e (image du Monde Flottant) et de ses fameuses estampes japonaises qui représentent l’éphémérité et l’impermanence. Avec sa vision hédoniste, cet art met l’accent sur l’inclination au plaisir et à la jouissance.

Il s’ensuit l’ère Empire du Japon (1868-1945) qui est sans doute la période où l’art nippon va connaître un réel dynamisme mais aussi une forme d’occidentalisation avec l’ère Meiji (1868-1912) qui marque la naissance du japon moderne. La peinture japonaise et l’art nippon dans sa globalité vont essaimer dans tout l’occident et cela dans de nombreuses disciplines artistiques en France et dans le monde entier. Cette influence est appelée le japonisme.

La peinture japonaise contemporaine

Le Japon est un pays de contrastes, entre tradition et modernisme. La peinture japonaise moderne oscille entre ces deux tendances voire même joue avec elles. La pop-culture japonaise est très représentative de l’effervescence que connait les arts japonais que ce soit dans le cinéma, la littérature, les mangas, la musique, les vêtements… Pour ce qui est des figures majeures en peinture contemporaine, Takashi Murakami avec ses toiles colorées et fleuries ou encore Yayoi Kusama et ses œuvres hypnotiques à pois sont en quelques sortes les porte-étendard d’un mouvement qui s’inscrit au cœur même de la peinture japonaise contemporaine. Mais bien évidemment, ce courant artistique ne se résume pas qu’au pop-art et la scène artistique nippone offre tout un éventail d’artistes et de courants comme entre autres, l’art Gutai “art concret” Gu signifiant instrument, tai le corps, et Gutai le concret.

Mouvement artistique japonais d’avant-garde fondé en 1954 par Jirō Yoshihara il est dissout à la mort de celui-ci en 1972. L’art Gutaï est l’un des mouvements fondateurs de l’art contemporain mondial même s’il est peu connu en France. Fondé sur la performance, cet art performatif est à l’image même du mouvement dada qui cherche à se détacher tout ce qui a pu être fait. L’art Gutaï met en lumière la matière, le corps, de même que les éléments naturels. Son chef de file Jirō Yoshihara est connu pour ses toiles qui représentent des cercles semblables aux symboles satori. D’autres artistes japonais tels que Kazuo Shiraga, Shôzô Shimamoto qui aurait inspiré le maître de l’outre-noir Pierre Soulages, Sumi Yasuo ou encore Yoshida Toshi expérimentent à leur façon cet art informel qui laisse libre cours à la matière sans aucune contrainte.

Elia L.

Tantôt rédactrice, tantôt artiste, je vous invite dans mon univers oscillant entre deux mondes.

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