Dans le monde discret et assez feutré de l’art, il existe un homme dont les exploits semblent tout droit sortis d’un roman policier. Arthur Brand, surnommé “l’Indiana Jones du monde de l’art”, est un détective d’art néerlandais qui a gagné une renommée internationale en retrouvant des œuvres d’art volées de grande valeur. Avec plus de 200 millions de dollars en œuvres récupérées, il est devenu une figure incontournable dans le domaine de la restitution d’art, travaillant aux côtés de musées, de collectionneurs privés et même de gouvernements pour récupérer des trésors culturels disparus. Cet article explore sa carrière, ses méthodes et les cas les plus célèbres qu’il a résolus.
Les débuts d’une légende
Basé à Amsterdam, où il dirige une agence de conseil spécialisée dans l’authentification des œuvres d’art et la récupération d’œuvres volées, 70 % du travail de Brand consiste à aider les collectionneurs à éviter l’achat de contrefaçons. C’est sa capacité à résoudre des affaires de vols d’art qui a fait sa renommée mondiale.
Brand a commencé sa carrière en étudiant l’histoire de l’art et s’est rapidement orienté vers la traque d’œuvres disparues, en partie inspiré par ses voyages en Espagne où il a découvert des cas de pillages d’art pendant la guerre civile espagnole.
C’est au début des années 2000 que Brand commence à se faire un nom. Sa réputation grandit au fil des enquêtes, mais ce n’est pas un travail pour les âmes sensibles. Il doit faire preuve d’une perspicacité sans faille, alliant une connaissance profonde de l’art et une capacité à s’infiltrer dans les cercles criminels composés de voleurs, de faussaires et de collectionneurs peu scrupuleux.
Les enquêtes qui ont façonné sa réputation
Les Chevaux du IIIe Reich
Une de ses enquêtes les plus mémorables le mène sur les traces de deux sculptures équestres en bronze, commandées par Adolf Hitler en personne. Ces œuvres, disparues depuis des décennies, ont été perdues après la chute du Reich. C’est en retrouvant la trace de ces deux sculptures, qu’Arthur Brand a acquis une renommée mondiale.
Le Buste de Femme de Picasso
Mais l’affaire qui propulse véritablement Brand sous les feux des projecteurs est la récupération du “Buste de Femme” appelé également “Le portrait de Dora Maar” de Picasso, volé en 1999 sur un yacht luxueux. L’œuvre, dissimulée pendant des années, refait surface grâce à la ténacité de Brand.
Le défi permanent de la récupération d’oeuvres d’art
Brand est connu pour ses méthodes non conventionnelles, combinant ses connaissances en art avec des compétences en négociation et une capacité à naviguer dans les milieux criminels. Il a travaillé sur des affaires où il a dû négocier avec des organisations criminelles pour récupérer des œuvres volées. Par exemple, il a réussi à retrouver un tableau de Salvador Dalí, volé en 2009, en négociant directement avec les voleurs.
En 2011, Arthur Brand fonde son cabinet de conseil, Artiaz, afin d’aider musées et gouvernements à retrouver des œuvres volées et à vérifier leur provenance. Depuis 2015, avec la découverte des deux chevaux de bronze, ses exploits ont acquis une renommée internationale.
Un chasseur de trésor pas comme les autres
Ses exploits font la une des plus grands journaux à l’instar de ce Van Gogh volé lors de la pandémie de Covid-19 au musée Singer Laren, près d’Amsterdam. Devenu quasi une célébrité, il n’est plus rare que des malfaiteurs rendent directement leur larcin au détective en personne. C’est ainsi que le tableau “Le jardin du presbytère de Nuenen au printemps” l’une des premières peintures à l’huile du de Vincent van Gogh daté de 1884 et estimé à ce jour entre trois et six millions d’euros lui a été restitué dans un grand sac Ikea bleu !
Comme aime à le souligner Arthur Brand lors d’interviews, il faut être un peu fou pour mener de telles enquêtes. Disponible 24h/24 et 7j/7 pour ses informateurs, Brand travaille en étroite collaboration avec la police. Le détective, qui se considère bien plus proche de l’inspecteur Clouseau que du fameux Indiana Jones, ne fait pas cela par avidité, car c’est assez peu rémunérateur, mais par passion.
Une passion au service de la préservation du patrimoine culturel
Arthur Brand ne se contente pas de récupérer des œuvres. Pour lui, chaque tableau, chaque sculpture, est un morceau d’histoire qui ne doit pas sombrer dans l’oubli. Il incarne l’alliance rare entre la passion pour l’art et l’audace d’un détective. Ses enquêtes, bien que périlleuses, sont essentielles pour préserver notre patrimoine culturel. Dans un monde où les trésors artistiques sont constamment menacés par la cupidité, Brand nous rappelle que l’intégrité et le courage peuvent encore faire la différence.