Qui était vraiment Diego Rivera ? Peintre muraliste de génie célèbre pour ses peintures murales, il est également connu pour sa contribution au mouvement artistique du réalisme social, ainsi que pour son engagement politique marqué. Epoux torturé de l’artiste peintre mexicaine Frida Kahlo, voici quelques points clés à retenir sur cet homme qui fut incontestablement l’un des acteurs majeurs de l’histoire de l’art du XXe siècle.
Diego Rivera : portrait d’un artiste tourmenté
Il fut sans conteste, l’une des plus grandes figures de l’art mexicain ainsi que l’un des plus grands muralistes de son époque. Grand agitateur, Diego Rivera a très souvent défrayé la chronique autant par ses frasques sentimentaux et ses relations tumultueuses que par ses engagements politiques.
Né le 8 décembre 1886 à Guanajuato au Mexique, il commence à dessiner dès son plus jeune âge. À l’âge de seulement 10 ans, Diego Rivera intègre l’École nationale des beaux-arts de San Carlos, malgré l’opposition de son père qui aurait préféré le voir inscrit dans une école militaire. Il obtient son diplôme en 1905. Par la suite, grâce à une bourse d’État, le jeune artiste part étudier en Europe. Il sillonne ainsi le vieux continent, découvre l’art espagnol, français, italien et belges. Il s’installe bien sûr à Paris où il fait la connaissance des artistes de l’époque qui vont jouer un rôle déterminant dans l’art moderne européen dont Pablo Picasso et Amedeo Modigliani avec lesquels il se lie d’amitié.
Diego Rivera : maître du muralisme mexicain
À son retour d’Europe, Diego Rivera devient rapidement une figure incontournable de la scène artistique mexicaine. La femme du président Diaz achète même plusieurs de ses tableaux, tout comme l’État mexicain. Cependant, l’ombre de la guerre civile planant sur son pays le pousse à quitter le sol mexicain pour retourner en Europe. Malheureusement, cette crise de plus en plus étouffante et répressive finit par priver Rivera de sa bourse, qui lui avait permis une fois de plus d’étudier à l’étranger. Après une vie bohème sans le sou aux côtés de sa première femme, la peintre russe Angelina Beloff, il rentre au pays une fois la révolution achevée.
À ce moment-là, Diego Rivera jouit déjà d’une grande renommée, tant dans son pays natal qu’à l’étranger. Ses œuvres sont exposées à New York, aux côtés de celles de Cézanne et de Picasso.
Diego Rivera : engagement politique et réalisme social
Lorsque Diego Rivera foule à nouveau le sol de sa patrie en 1921, et il y exécute sa première peinture murale. Très vite, les couleurs vives et son engagement politique deviennent sa marque de fabrique. Car un an après son retour, la même année, il épouse Guadalupe Marín et rejoint le parti communiste.
L’une de ses œuvres les plus célèbres est « Epic of the Mexican Peopl », dans laquelle il a peint l’histoire de son pays depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Cette fresque décrit les nombreuses luttes du peuple mexicain contre les dictateurs et les ingérences étrangères. À partir de l’époque précolombienne, Rivera représente les événements majeurs tels que la conquête espagnole de 1519 et la révolution de 1919, pour ensuite aborder la période de prospérité des temps modernes.
À travers ses nombreuses fresques, Diego Rivera n’oublie jamais de mettre en lumière la vraie culture mexicaine.
Diego Rivera : la rencontre avec Frida Kahlo
L’artiste est connu pour ses frasques, ses excès de colère arme au poing à tirer sur les lampadaires, et bien sûr pour ses nombreuses liaisons. Sa rencontre avec Frida Kahlo et l’histoire passionnée et tourmentée qui s’en dégagera vont marquer à tout jamais les deux artistes. Amour tumultueux, trahisons, pardons et réconciliations ponctueront une relation malgré tout solide. De cette union, peut-être destructrice, transpire une affection sans limite entre ces deux artistes devenus des icônes aujourd’hui.
Diego Rivera : un artiste controversé
Diego Rivera fait partie de ces artistes qui ont de fortes convictions politiques. Ses positions lui ont valu la destruction de sa fresque commandée par la famille Rockefeller dans le bâtiment RCA du Rockefeller Center sur la Cinquième Avenue à New-York. Le portrait de Lénine a été perçu comme un affront et une référence offensante pour cette famille d’industriels et de banquiers considérée comme l’une des plus riches du monde durant le XIXe et le début du XXe siècle.