Est-ce du fait que je sois un signe d’eau, que cet élément est devenu aujourd’hui mon “matériau” de prédilection ? L’eau comme une matrice, une allégorie de la féminité. L’eau, à l’origine du tout, qui donne et qui reçoit. Quelle que soit sa forme, l’eau me fascine comme elle a fasciné depuis toujours les poètes, les écrivains, les peintres… et les alchimistes. L’eau comme un langage fertile et fécond, genèse de la création, de ma création. C’est dans cet élément en particulier, dans une eau en mouvement, fluide, qui enveloppe, dissout, qui lie et réunit, douce et impétueuse à la fois, que je trouve à mon tour mon inspiration. C’est ainsi que l’eau au fil de mes vagabondages et de mes expérimentations m’enseigne tout comme elle me façonne.
Une eau originelle
C’est autant dans l’immersion que dans la dissolution que je crée. Une eau dissolvante qui décompose afin de se recomposer. L’eau sous toutes ses formes dans ses diverses réalités présentées dans différentes séries.
Solide avec ma série “Frozen” où je plonge des végétaux, essentiellement, dans de l’eau que je laisse l’hiver dehors face aux éléments puis que je photographie à différentes heures de la journée.
Liquide avec ma série “Histoire d’eau” où j’immerge différents matériaux organiques et inorganiques dans divers contenants. Certains que je laisse à nouveau dehors et qui au fil du temps se modifient.
Gazeux en cours d’expérimentation.
Ces séries se déclinent également en “Eau de feu” où ces deux formes d’énergies premières ne s’opposent plus mais au contraire correspondent et créent ainsi leur propre sémantique.
Une eau mythologique
Outre le fait de plonger des végétaux dans de l’eau, dans du lait voire dans de l’encre, mes “Histoire d’eau” sont également des photographies des eaux en mouvement.
La rivière
Eau claire et bruissante, la rivière est également source d’inspiration. C’est donc au fil de cette eau vivifiante, ruisselante, pure et fraîche que je photographie à différentes saisons les végétaux présents. La rivière souvent associée au printemps est cette eau primitive voire charnelle.
Le lac
Il a fait partie depuis mon enfance, de mon paysage réel et irréel, de mes songes et de ma poésie. Le lac et ses eaux noires et profondes, étendues liquides endormies de mes Vosges natales. Le lac avec son eau lourde et dormante où se reflète le ciel et la terre n’a de cesse de m’inspirer. Il a été la source primordiale, celle des légendes et de la mythologie peuplée de nymphes et autres naïades des sources et rivières avoisinantes.
La mer et l’océan
C’est bien sûr son immensité et sa symbolique de mère originelle et nourricière qui me fascinent autant. Elle appelle et attire à elle, enchante voire envoûte tout comme elle impressionne ou terrifie. Une fois de plus, la mer et l’océan ne peuvent se dissocier de la mythologie et des sirènes autres créatures légendaires qui ont peuplé mon imaginaire. La mer et l’océan ne pouvaient ne pas être présents dans ma recherche sur l’eau. C’est pourquoi tout naturellement j’ai souhaité les intégrer dans ma série “Histoire d’eau”.