Connue aussi sous le nom de ronce des bois ou ronce des haies, cette plante ligneuse a une image plus ou moins équivoque. Appréciée pour ses fruits, elle est pourtant fustigée pour son caractère insolent et pour sa pugnacité. Curieuse de cet arbrisseau épineux à la réputation si controversée, c’est de sa vie secrète et fascinante dont je vous parle aujourd’hui.
Colonisatrice, la ronce a vraiment horreur du vide. Visible à la lisière des forêts, la ronce investit également les terrains vagues. Brise-vent, elle se retrouve souvent à la bordure des chemins et se trouve être le refuge idéal pour de nombreux animaux. Pugnace et attachante, son fruit fait le régal de tous les gourmands. Grâce à ses lianes acérées, la ronce protège et abrite une faune et une flore souvent endémiques. Malgré sa mauvaise réputation, cette plante vigoureuse de la famille des rosacées m’interpelle et me fascine.
Le mûrier sauvage
Belle indomptée, la ronce ne joue guère les effarouchées. Impitoyable avec ses dards dressés, elle se balance au gré du vent, fluette et gracieuse. C’est sûrement une des plantes les plus intrigantes pour celles et ceux qui cherchent à en savoir plus. Puissante, pugnace voire même repoussante, elle offre pourtant une récompense sucrée à la fin de l’été.
Cette plante qui se contente de peu, à un rôle surprenant car contre toute attente, la ronce est nourricière, par ses fleurs, ses fruits et par son fourré prolifique.
Connue certes des gourmands, la ronce l’est tout autant des herboristes. Car ce végétal est réputé pour ses bienfaits. Outre ses fruits, les feuilles peuvent être utilisées en tisane pour lutter contre différents maux.
La ronce fait également le bonheur des amateurs de vannerie car ses tiges une fois débarrassées de ses crochets peuvent être tressées. Ce sont essentiellement les éclisses de ronces qui vont être utilisées pour réaliser différents ouvrages.
Appelée par les grecs anciens le “sang des Titans”, la légende raconte que la ronce proviendrait du sang versé de ces derniers qui luttaient contre les Dieux.
Un peu partout en France les mythes et superstitions narrent les faits de ces outrageuses qui lorsqu’elles s’accrochent aux jupes des filles seraient selon les régions un présage heureux ou malheureux. Un signe de mariage pour les uns dans l’année et pour les autres un célibat de sept ans. Considérée dans certaines campagnes comme diabolique, la ronce peut être bénéfique dans d’autres. La ronce serait même réputée dans certains folklores comme miraculeuse !
Dans l’Oracle des Druides chez les Celtes cette plante symbolise si elle est en position droite sur une carte la ténacité, l’enracinement… et en position inversée l’irritabilité, l’étouffement…
C’est donc toutes griffes dehors qu’elle se marie avec frénésie aux autres végétaux pour former des haies, véritables cauchemars des jardiniers. Plante fruitière comestible, la ronce est très productive. Mellifère, elle se gère toute seule sans l’aide de personne. Pionnière extraordinaire, pourquoi ne pas essayer de l’apprivoiser plutôt que de s’entêter à lutter contre ?
Car plus vous essayerez de vous en débarrasser et plus vous dynamiserez sa croissance !
Armées pour résister aux assauts des jardiniers
Inutile donc de déclarer la guerre à cette plante au système racinaire bien implanté et physiologiquement présente pour permettre à un écosystème champêtre ou rudéral de se développer afin de tendre vers un écosystème forestier. La ronce est donc une plante de transition d’un écosystème à un autre. Elle renferme une hormone de croissance qui pourrait être utilisée à bon escient par tout jardinier qui souhaiterait stimuler la pousse de ses semis et autres bouturages.
Bien plus primordiale dans son environnement, la ronce précieuse alliée offre à celles et ceux qui sauront en tirer profit, un matériau de construction, un garde-manger, un rempart défensif… ainsi qu’un corridor aux animaux vulnérables.
Bonjour, merci beaucoup pour cet article sur une de mes plantes préférées. J’habite depuis 2 ans dans une ferme laissée à l’abandon pendant 25ans et la plus grande partie du terrain a tourné au roncier. C’est donc dans celui-ci que j’ai commencé à réaliser mon jardin, en créant des allées et des »chambres » de culture. Je tiens à garder au maximum ces ronces qui présentent de multiples avantages, tant pour moi que pour le reste du vivant. Et je trouve pour l’instant l’entretien très raisonnable… J’y ai même installé mes toilettes sèches !
Bref, c’est un jardin qui regorge de vie/vies.
Merci encore pour cet article aux très belles illustrations et bonne année.
Jean Philippe
Bonsoir Jean-Philippe, je suis ravie que cet article vous ait plu.Bonne année à vous également, Elia