Aujourd’hui dans cet article, je ne vais ni vous parler de peinture, ni de sculpture, ni de photographie, et encore moins d’histoire de l’art. Nous allons parler littérature et plus précisément de deux livres que j’ai dévorés dernièrement ! Il ne s’agit pas de m’improviser critique littéraire au même titre que je ne suis pas une critique d’art. C’est tout simplement l’envie, une fois de plus, de partager avec vous, ce qui me touche. Alors voici ce que je peux vous dire sur ces deux ouvrages et allez savoir, cela vous donnera peut-être le désir de les lire.
Ces deux œuvres sont aussi drôles qu’originales, bien que très différentes : La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole et Le Grand Livre des Gnomes de Terry Pratchett. Deux univers loufoques qui explorent des formes d’humour singulières, tout en nous plongeant dans des réflexions parfois plus profondes qu’il n’y paraît.
Sans rien spoiler de crucial, (enfin je l’espère !), voici un court synopsis de ces deux romans ainsi que mon ressenti.
La conjuration des imbéciles – un humour tragico-burlesque
L’œuvre posthume de John Kennedy Toole, publiée grâce à la persévérance de sa mère, est un bijou de la littérature américaine contemporaine. Son personnage principal, Ignatius J. Reilly, est un véritable anti-héros : un intellectuel obèse, misanthrope et érudit, qui vit chez sa mère dans une Nouvelle-Orléans haute en couleur. Ce qui rend le livre si savoureux, c’est l’humour grotesque, avec des situations absurdes et des dialogues qui frôlent le délire. L’auteur ne se contente pas de faire rire, il joue avec l’hypocrisie de la société et critique avec finesse une Amérique en pleine mutation dans les années 60.
Un regard décalé sur la société
Ce qui m’a plu dans ce roman est la complexité d’Ignatius Reilly, personnage attachant oscillant entre la mélancolie et une arrogance comique. L’humour tout le long du livre est saisissant voire mordant. Il repose sur sa disproportion entre l’existence grandiloquente que le héros de ce livre s’invente et la réalité désespérément banale de sa vie. L’absurdité des situations m’a vraiment faite rire, mais avec une pointe de tristesse sous-jacente, je dois l’avouer. Ce mélange d’humour noir et de tragédie personnelle donne au livre une profondeur à laquelle on s’attend pas.
Après cet humour acide et introspectif, je vous propose un plongeon dans un tout autre univers mais tout aussi profond.
Le Grand Livre des Gnomes – l’humour de Terry Pratchett
Passons maintenant à un univers totalement différent, beaucoup plus léger, celui des gnomes de Terry Pratchett. Ici, l’humour est moins acerbe, teinté d’une fantaisie ludique et d’une ironie douce. Pratchett, connu pour son utilisation magistrale de l’humour pour critiquer et explorer la société, la politique, la religion et les institutions humaines, nous plonge dans l’aventure de ce petit peuple.
Invisibles aux yeux des hommes, les gnomes qui vivent dans le grand magasin Arnold Frères découvrent, avec stupeur, lors de l’arrivée d’autres congénères du dehors l’existence d’un monde au-delà de leurs rayonnages, sous-sols etc. Ce qui semble être une simple quête pour ces êtres de dix centimètres de haut, devient une réflexion sur la société, le changement et l’adaptation, toujours avec cette touche d’humour typique de l’auteur.
Quand la fantaisie rencontre la satire
Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est le côté attachant de ces petits êtres si pragmatiques qui prennent chaque découverte avec un mélange à la fois de candeur et de sagesse, ce qui rend les situations cocasses. Pratchett utilise ainsi leur regard naïf de ces êtres pour pointer du doigt les absurdités de notre monde humain. Avec un humour certes plus accessible que celui de Toole, le récit reste léger, très bien écrit et non dénué de sens.
Deux œuvres, deux styles d’humour
L’humour et la critique sociale sont, entre autres, les deux points communs de ces ouvrages. La Conjuration des imbéciles vous plonge dans un burlesque amer, ciselé avec un brio saisissant, tandis que Le Grand Livre des Gnomes vous fait sourire grâce à sa fantaisie et son ironie bienveillante. Il est impossible de ne pas penser au destin tragique de John Kennedy Toole et de regretter tous les chefs-d’œuvre qu’il aurait pu écrire.
Chacune à sa manière, ces lectures nous montrent que l’humour est une porte d’entrée pour comprendre la société, qu’elle soit moderne ou imaginaire. Des découvertes littéraires que je vous invite à savourer !